Prière
« S’il-te-plaît, ne me dis pas que tu m’aimes »*, supplie la chanson.
Plus je l’écoute, plus je me dis qu’elle a raison.
J’ai fait trop d’effort pour m’esquiver de la fête, m’effacer du réel,
pour qu’au bord de l’évaporation tu me rattrapes du bout des doigts
et me murmure ta déclaration tout bas.
C’est dans le ventre un couteau, et soudain mes larmes ruissellent
tu ne peux m’aimer moi qui n’existe pas
je ne suis qu’un nuage de vapeur d’eau, qui aujourd’hui a forme humaine
demain je ne sais pas
Alors je t’en supplie arrête, quand tu me dévisages c’est la mort que tu vois
car je suis née imprégnée d’elle, je la promène à chaque pas
Pitié, écoute la ritournelle, elle parle pour moi
les autres ne manquent pas de sel, moi je suis fade, fondue au désarroi
Va-t’en ne sois pas bête, tu as la vie pour toi,
prends quelqu’un d’autre en tête
moi je ne reste pas
*
« Please don’t tell me you love me » tiré du titre « The One that never comes » de Asa